World Series 2025, des performances, des émotions et un public conquis

Après deux éditions à Limoges (Haute-Vienne), l’étape de coupe du monde française de para-natation se tenait à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), antre des frères Portal, du 2 au 4 mai 2025. Sportifs, dirigeants des délégations et représentants de la Fédération internationale ont tous salué l’excellente organisation de ce rendez-vous devenu, en trois ans, un incontournable du circuit mondial. Dans le bassin, les Bleus de Guillaume Domingo, manager de la performance pour la FFH, ont également tenu leur rang lors cette étape de coupe du monde qualificative pour les Mondiaux 2025 de Singapour.

La Fédération Française Handisport (FFH) a tenu son pari. Moins d’un an après les Jeux paralympiques de Paris, la France accueillait, du vendredi 2 au dimanche 4 mai 2025, la cinquième manche de coupe du monde de natation handisport. L’ambition : maintenir le très haut niveau d’organisation des deux premières éditions, disputées à Limoges (en 2023 et 2024). Rien de moins évident au regard des délais raccourcis.

La fédération internationale souhaitait un retour en région parisienne, une volonté partagée par la FFH, consciente qu’une implantation parisienne faciliterait la mobilisation des médias et des partenaires », explique Adrien Vlahovic, responsable de l’événement.

Initialement envisagé au Centre Aquatique Olympique, en écho à l’héritage des Jeux, l’événement n’a finalement pas pu y être organisé. Saint-Germain-en-Laye s’est alors imposée naturellement, la piscine du Dôme étant le lieu d’entraînement quotidien des frères Alex et Kylian Portal, figures de la natation handisport française.

Du public, de l’ambiance, des émotions

La FFH a justifié sa réputation en matière de savoir-faire organisationnel « On a eu des très bons retours des délégations et des représentants de la Fédération internationale, poursuit-il. Ils ont salué la présence d’un public nombreux, l’ambiance mais aussi la qualité d’accueil (hébergement, transports, restauration) et les conditions de pratique. »

L’ambiance, assurée chaque jour par environ 500 spectateurs (jauge maximale autorisée) preuve que la billeterie bien que payante, fut très appréciée. « On a invité des établissements scolaires le vendredi afin de permettre aux élèves de découvrir les enjeux des épreuves et récupérer des autographes des sportifs, souligne Adrien Vlahovic.

On a aussi bénéficié de la présence des supporters du programme Allez les Bleus, avec le soutien du CNOSF et du CPSF. »

Ces éloges sonnent comme une juste récompense pour les 150 bénévoles mobilisés pour cette étape de coupe du monde, marquée par la présence massive de médias. 

Il le fallait parce que le défi était de taille. Deux cent quatorze nageuses et nageurs, représentant 46 délégations différentes, se sont opposés durant ces trois jours intenses d’épreuves. « Nous avons eu une trentaine d’athlètes supplémentaires et quinze à seize délégations de plus que les années précédentes, situe Adrien Vlahovic. Cette troisième édition démontre que ce retour en Île-de-France facilite la venue des pays étrangers. »

Les chefs de file français au rendez-vous

Les médaillés des Jeux de Paris ont répondu présent à domicile : plusieurs nageurs tricolores médaillés lors des derniers Jeux ont réalisé les minima requis pour prétendre à une sélection aux Championnats du monde de Singapour, programmés en septembre 2025.

Cette Coupe du monde organisée en France représentait un tremplin stratégique, comme le souligne le manager de la performance :

« L’objectif était clair : valider les critères de qualification le plus tôt possible pour basculer sereinement vers la phase de préparation. Avec le durcissement des exigences, la fenêtre était étroite. Pouvoir décrocher cette qualification, ici, devant leur public, c’était une vraie opportunité à saisir — un levier décisif pour construire la suite de la saison. »

Parmi les performances à retenir, Dimitri Granjux, déjà présent aux Jeux, a poursuivi sa montée en puissance en réalisant deux minima B, des temps qui permettent désormais à la direction technique de proposer son nom à la commission de sélection de la FFH, seule habilitée à valider les listes officielles.

De son côté, Agathe Pauli a manqué de peu les temps de référence, mais reste pleinement engagée dans la dynamique de qualification. Prochaine étape pour elle : les championnats de France à Aix-en-Provence, les 14 et 15 juin, qui feront office de deuxième et dernière échéance qualificative pour Singapour.

Une relève prometteuse sous les yeux du public tricolore

Accueillir l’élite mondiale de la natation handisport en France constitue bien plus qu’un événement d’envergure : c’est une formidable opportunité pour la relève tricolore de se mesurer au plus haut niveau. Plusieurs jeunes nageurs et nageuses ont parfaitement saisi l’occasion pour se révéler, en rivalisant avec les meilleurs.

Parmi eux, Chams Rochdi, triple médaillée chez les jeunes, et Emma Pascot, ont brillamment confirmé les espoirs placés en elles.

« Ce sont des nageuses que nous avons pu suivre en stage ces derniers mois, confirme Guillaume Domingo. Elles ont rempli les critères pour intégrer les collectifs Espoirs dès la saison prochaine. Certaines pourraient également être proposées pour représenter la France aux Jeux Européens de la Jeunesse, organisés du 21 au 26 juillet en Turquie. Notre objectif est clair : créer une dynamique forte autour de cette génération, et reconstruire progressivement un collectif capable, à terme, de prétendre aux sélections sur les compétitions de références sénior. »

Renouer avec l’émotion du sport

Ce week-end de Coupe du monde à Saint-Germain-en-Laye a aussi été l’occasion de retisser le lien entre le public français et ses champions paralympiques.

À l’image d’Emeline Pierre, Ugo Didier ou des frères Portal, cette nouvelle vague de talents a le potentiel pour faire vibrer le public, comme ce fut le cas l’été dernier lors des Jeux paralympiques de Paris.

« Il est essentiel d’entretenir cette connexion créée avec le grand public pendant les Jeux, rappelle Gaël Rivière, président de la Fédération Française Handisport. Cela passe par l’organisation régulière de grands événements internationaux comme cette étape de Coupe du monde. On mesure pleinement l’impact sociétal de ces rendez-vous. Le public a soif d’émotions sportives, comme celles vécues lors des JOP 2024. »

Le président de la FFH a tenu à remercier la Ville de Saint-Germain-en-Laye et les collectivités partenaires pour leur engagement dans la réussite de l’événement.

Une dynamique qui se prolonge

L’élan va se poursuivre dans les mois à venir, avec notamment : Le Championnat d’Europe de cécifoot 2026, organisé à Schiltigheim (Bas-Rhin). Et surtout, la 7ᵉ édition du Handisport Open de Paris, du 2 au 4 juin 2025 au stade Charléty (Paris 13e). Cette compétition internationale d’athlétisme, dont la billetterie est déjà ouverte en ligne, offrira une nouvelle occasion de célébrer les athlètes handisport venus du monde entier.


Tous les résultats

Tous les plus beaux clichés de l’événement

Les 26 podiums français

100 m nage libre :
1ère / Emeline Pierre (Brest handisport) / 1.01.56
3e / Laurent Chardard (Guyenne Handinages Bordeaux / 1.06.13

50 m dos
2e / Solène Sache (Cergy-Pontoise natation) / 51.40

100 m brasse
2e / Assya Maurin Espiau (Saint-Pierre-du-Mont) / 1.18.84

50 m papillon
2e / Laurent Chardard / 31.46
3e / Elisa Martin Borie (Handisport Lyonnais) / 56.99

200 m nage libre
3e / Maëly Chevallier (Club Nautique Chinon) / 2.28.01

100 m papillon
2e / Alex Portal (Cercle des nageurs de l’Ouest) / 56.59
3e / Agathe Pauli (Antibes Natation) / 1.13.53 (record personnel)

50 m brasse
2e / Dimitri Granjux (Handisport Bonneville) /  59.90

200 m 4 nages
1ère / Assya Maurin Espiau / 2.32.55
2e / Ugo Didier (Cercle nageurs de Cugnaux) / 2.16.37

Relais 34 points
1. France (4.13.31), 2. Norvège.

100 m dos
2e / Ugo Didier / 1.02.81
2e / Assya Maurin Espiau / 1.09.84

400 m nage libre
1ers ex æquo / Alex Portal (4.05.56) et Ugo Didier (4.19.02), après calcul de la table de cotation).
2e / Agathe Pauli / 4.55.12

Les huit podiums des Jeunes Français
1ère
/ 400 m nage libre / Chams Rochdi /  5.34.53
1 / France / Relais 34 points
2e / 100 m brasse / Chams Rochdi (Guyenne Handinages Bordeaux) / 2.01.73
2e / 100 m dos féminin / Chams Rochdi / 1.29.49
3e / 200 m nage libre / Jackson Demestre (IME Thierville) / 2.28.34
3e / 200 m 4 nages / Emma Pascot (AS Ambarès) / 3.02.84
3e / 100 m dos féminin / Julie Veron (Handisport Brest) / 1.30.68
3e / 400 m nage libre / Emma Pascot / 5.28.73