Le jeudi 6 mars, la Fédération Française Handisport, par l’intermédiaire de sa Direction Technique Nationale, a officialisé la nomination de Clifford Fisher au poste d’entraîneur national de l’équipe de France de basket fauteuil. Il prend la suite de Franck Bornerand, nommé à l’été 2023, qui aura su faire grandir cette équipe pour lui permettre de retrouver le chemin des Jeux Paralympiques, 20 ans après sa dernière participation.

Clifford, félicitations pour votre nomination ! Pouvons-nous faire un retour en arrière sur l’ensemble de votre carrière ?
En 2001, j’ai commencé ma carrière à l’école italienne du basket fauteuil. À cette époque, le basket-fauteuil se structurait de plus en plus, et cela a attiré ma curiosité pour découvrir la discipline. Rapidement, j’ai intégré l’équipe d’Italie masculine de basket fauteuil, en qualité d’assistant coach. J’ai beaucoup appris tout en développant mon expérience, et nous avons remporté le Championnat d’Europe à deux reprises, en 2003 et 2005. En parallèle de cela, avec mon club du Padova Millenium, nous avons gagné le championnat de deuxième division, puis la Coupe d’Italie et la Supercoupe d’Italie. C’est comme ça que mon histoire avec le basket fauteuil a débutée. Au total, j’ai entraîné dans 5 pays, dans 13 clubs différents, et j’ai participé aux Jeux Paralympiques d’Athènes 2004 et de Londres 2012. Par ailleurs, je connais très bien le championnat français, et le vivier de joueurs, puisque j’ai été l’entraîneur national de l’équipe de France espoirs depuis 2023
Désormais à la tête de l’équipe de France masculine de basket-fauteuil, quelle est votre vision pour cette équipe ?
À vrai dire, j’aime cette équipe, j’aime son talent. Elle a un grand potentiel, et j’aurai la charge de la former, avec Steve Caine, mon assistant coach, et de transformer ce potentiel en une équipe compétitive capable de battre n’importe quel adversaire. Aujourd’hui, l’ensemble des joueurs et du staff doivent aller dans la même direction. Nous devons créer cette énergie, travailler et réfléchir comme une équipe pour se hisser sur le devant de la scène internationale. Je sais que ce ne sera pas facile, qu’il va falloir apprendre à faire différemment pour devenir une équipe forte.
Pour débuter, j’ai décidé de me concentrer sur 3 aspects.
Le premier chantier, ce sera la défense. Défense, défense, et encore défense. Je crois que si nous dominons en défense, nous pourrons gagner.
Ensuite, je veux développer un environnement dans lequel les joueurs apprennent et cultive un état d’esprit collectif pour grandir dans les bonnes conditions. Chacun a un rôle à jouer au sein de l’équipe, et tout le monde doit interagir. En mettant l’accent sur la communication et le travail d’équipe, cette culture pourra se diffuser de manière à ce que chaque joueur puisse comprendre les priorités et ce vers quoi nous souhaitons aller. La culture dicte les comportements et les habitudes. Les comportements créent les résultats que nous obtiendrons. Il s’agit ici véritablement de créer l’identité de cette équipe de France.
Enfin, j’entends jouer ce rôle de catalyseur en mettant mon énergie, mon enthousiasme et ma motivation au service de l’équipe. En tant qu’entraineur national, je m’inclus dans ce processus qui tend à nous améliorer jour après jour, individuellement, pour évoluer collectivement. Pendant ces prochaines années, en analysant le jeu de toutes les équipes, et en établissant d’excellentes relations avec les joueurs, je veux continuer à m’améliorer, être le meilleur entraîneur possible pour eux.
Quels vont être les objectifs pour cette équipe de France, à court terme et moyen terme ?
Je veux emmener cette équipe dans une grande aventure, pendant de nombreuses années, avec en ligne de mire la qualification pour les Jeux Paralympiques de Los Angeles 2028. Cette aventure devra se faire étape par étape, pour devenir ainsi plus dynamiques et plus dominants collectivement sur la scène internationale. Le changement n’est pas facile donc il doit nécessairement être progressif. Dès cette année, nous allons devoir jeter les bases de ce que nous souhaitons construire pour faire passer cette équipe au niveau supérieur. À court terme, il s’agira d’être compétitif contre n’importe quel adversaire, et se tenir à cette mentalité.
En octobre prochain, à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), nous nous dirigerons vers la première échéance lors du Championnat d’Europe, compétition qualificative pour le Championnat du Monde (septembre 2026 – Ottawa, Canada). Cette équipe, avec du travail collectif, a le potentiel pour viser le top 3 européen.
À moyen terme, je veux qualifier cette équipe de France pour les demi-finales des Jeux Paralympiques de Los Angeles 2028. Notre équipe à des talents, à tous les niveaux, que toutes les équipes nationales n’ont pas. Nous avons de la vitesse, nous pouvons jouer en zone, nous pouvons jouer en défense en ligne, nous avons des tireurs exceptionnels, nous avons de l’explosivité. Les Américains, les Allemands et les Britanniques ont ces forces, et ce sont ceux qui sont montés sur le podium l’été dernier à Paris. Nous avons cette capacité pour grandir, développer notre domination et susciter la crainte sur le parquet
Un dernier mot pour conclure ?
Je suis un passionné. Après avoir entraîné l’équipe de France espoirs depuis 2023, cette nomination est la suite logique pour moi. La jeune génération sera très importante dans mon projet car c’est une source d’avenir pour cette équipe et je connais très bien le vivier. Avec Steve Caine, mon assistant-coach, nous avons déjà identifié une liste de 25 joueurs avec lesquels nous souhaitons travailler et concrétiser nos plans. J’attends désormais avec impatience notre premier regroupement national pour commencer à travailler et que tout le monde puisse aller dans la même direction. Avec en ligne de mire le Championnat d’Europe en octobre prochain…