La Fédération propose une quinzaine de sports collectifs. Véritables portes d’entrées dans le mouvement, ils favorisent l’inclusion, valorisent toutes les formes de pathologies et amplifient la notion de complémentarité. Outre ces sports par excellence, comme le cécifoot ou encore le rugby-fauteuil, certains, individuels par définition, proposent eux aussi d’évoluer en “teams”, en relais, par paire, en équipe mixte ou pas. La notion d’équipe dans ces sports individuels apporte une dimension émotionnelle différente.
« Fêter les victoires avec mes coéquipiers, c’est plus plaisant. Le partage est un élément moteur. » Tétraplégique à la suite d’un accident du travail survenu en 2013, Brice Maurel, 33 ans, ancien footballeur du Montpellier Hérault Sport Club, est entré dans le mouvement handisport par le tennis de table. « Avec la natation, c’est l’un des seuls sports dont on m’a parlé en centre de rééducation. Mais ne pas me battre pour mes coéquipiers me manquait. » Une dimension qu’il a pu retrouver ensuite grâce au rugby-fauteuil.
« Une médaille dans un sport collectif, c’est magique », développe Charly Simo, directeur sportif du cécifoot, dont les Bleus ont décroché l’argent aux Jeux Paralympiques de Londres en 2012. « Il faut développer des interactions, des complémentarités, cet esprit qui converge vers le même objectif au même moment pour performer. »
Révélateurs de personnalités
Il mesure également l’impact de la pratique d’un sport collectif sur la personnalité de chacun. « Certains non-voyants, extravertis avant de perdre la vue, se sont renfermés sur eux-mêmes. Le sport collectif, où il y a plus d’interactions mutuelles entre les pratiquants, accompagnants ou encore les staffs, libère les joueurs. » Brice Maurel, à l’image de nombreux autres sportifs, y voit un autre avantage : « introverti, je me mettais trop de pression. La partager avec mes coéquipiers m’aide à la supporter. » Un sentiment partagé par d’autres évoluant en individuel et par équipe. Comme en boccia, avec l’équipe de France BC3 qualifiée aux Jeux Paralympiques de Tokyo. « Ils ressentent moins de stress en équipe », appuie la directrice sportive, Sophie Ternel.
« C’est une première entrée très intéressante dans le parcours fédéral. Cela permet d’échanger et de se retrouver moins seul dans une nouvelle forme de pratique sportive », souligne Pierrick Giraudeau, attaché à la performance et à la haute performance auprès de la DTN. « Ils retrouvent un vrai soutien auprès des autres sportifs dans leur probable nouvelle construction d’un environnement social », ajoute-t-il. Brice Maurel abonde : « le rugby m’a permis de rencontrer beaucoup plus de monde et de me faire évoluer au niveau social. J’ai aussi pu parler plus facilement de mon handicap. Comme c’était tout nouveau pour moi mais que mes partenaires avaient déjà vécu ça, il a été plus aisé de me reconstruire. » Cela aide certains à retrouver la confiance nécessaire pour se réorienter vers un sport individuel.
Accepter l’autre avec ses forces et ses faiblesses
Les “sports co” favorisent aussi l’acceptation de l’autre. Au basket-fauteuil, comme au rugby-fauteuil, une règle stipule qu’il ne peut pas y avoir plus d’un certain nombre de points (classification) en même temps sur le terrain. Il convient d’apprendre à composer des équipes compétitives avec des pathologies plus ou moins invalidantes, en tenant compte des particularités et des classifications différentes de ces joueurs. « C’est un vecteur d’acceptation de son partenaire, avec ses forces et ses faiblesses », traduit Pierrick Giraudeau. « Cela intensifie la notion de complémentarité des profils. » Et renforce la notion de collectif et de solidarité. « Une équipe compétitive n’est pas simplement une juxtaposition de talents, c’est une combinaison des joueurs qui vont faire que le 1+1 = 3. L’addition des forces de chacun est démultipliée. » Chacun a un rôle à jouer.
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