HAAB – Bleus Handisport / Base officielle du haut niveau

DISCIPLINE:DISCIPLINE : Natation

Né(e) le : 30 avril 2005 à Viriat Profession : Étudiante
Handicap : Sourde
CAT : S15 / SB15 /SM15
Résidence : Auvergne-Rhône-Alpes Club : Cercle des Nageurs Bellegarde sur Valserine Entraîneur : Mickaël DAGUET (entraineur principal), Vincent COUDURIER (entraineur), Naomy GABRIELLI (entraineur préparation physique)
Structure entraînement : RCBD (Racing Club Bron Décines Natation)

PALMARÈS

2022 – Championnat de France petit bassin

Angers
Médaille d’or – Junior mixte (cumul de 6 nages); 5 années consécutives

2022 – Championnat de France grand bassin

Valenciennes
Médaille d’or – 100m NL Junior mixte / Médaille d’or – 200m 4 nages Junior mixte / Médaille d’or – 50m NL Junior mixte / Médaille d’argent – 100m dos Junior mixte / Médaille de bronze – 400m NL TC mixte / (Record de France S15 Féminin sur le 400m NL)

2022 – Deaflympics

Caixas Do Sul
6ème place – 800m NL / 7ème place – 1500m Nage Libre (Record de France S15) / 9ème place – 50m Dos S15 / 9ème place – 100m Dos (Record de France S15)

2021 – Championnat de France petit bassin 25m

Berre-l’Etang
3 Minimas sur le 800m NL, 400m NL et le 100m Dos (= TOP 8 Deaflympics 2017)
Championne de France Junior Mixtes – 20 ans

2021 – Championnat de France grand bassin 50m

Limoges
Record de France S15 Féminin sur le 400m NL et le 100m Dos
Médaille de Bronze sur le 400m NL, Toutes Catégories Mixtes
Championne de France Jeunes Mixtes, sur le 100m NL, 200m 4 Nages, et 50m NL
Vice-Championne de France Jeunes Mixtes sur le 100m Dos

Angers 2020 / Saint-Nazaire 2019 / Thionville 2018 (petit bassin 25m)

Championne de France Jeunes Mixtes – 16 ans depuis 3 années consécutives

INTERVIEW

Questions / Réponses : 28/03/2022

Comment te décrirais ton entourage en 3 mots ?

« Courageuse – Souriante – Persévérante »

Ton handicap en quelques mots ?

« Je ne regrette pas d’être sourde, même si je ne peux pas tout entendre et comprendre comme je le souhaiterais. J’ai la chance de pouvoir parler comme une personne normale, grâce à mon orthophoniste Catherine depuis tout petite. Je peux mal prononcer, je peux mal comprendre le sens de la phrase, je vais comprendre le premier sens, comme par exemple le mot « merde » pour moi c’était un gros mot, mais j’ai compris que ça peut être aussi quand on t’encourage ou quand on te souhaite bonne chance ! Mon handicap est invisible mais très embêtant quand je ne comprends pas du vocabulaire au quotidien qui me gêne. J’ai des spécialistes qui m’aident dans ma vie, mon AESH (=Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap), mon orthophoniste et l’ULIS (=Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire). »

Pourquoi avoir fait le choix de cette discipline ?

« J’ai fait l’Ecole Natation avec mon grand frère Quentin. Il m’a appris à choisir entre la Natation et la GRS (Gymnastique Rythmique et Sportive). Quand je vais à mes entrainements de natation, je prends du plaisir, j’enlève mes appareils auditifs pour nager, c’est le bonheur de quitter les bruits des classes, les bruits au quotidien, je suis libre, je me sens relâchée et détendue. »

Ton objectif sportif aujourd’hui et sur le long terme ?

« Mon objectif était de représenter la France aux Deaflympics et je l’ai réussi l’année dernière en 2022 ! J’ai fini 4 fois dans le top 10, ce qui est génial pour une première participation. Maintenant c’est essayer de faire quelque chose de bien lors des Championnats de Monde en Argentine au mois d’août et pourquoi pas un jour de participer aux Jeux Paralympiques quand les sourds seront intégrés. »

Que représente l’investissement du sport dans ta vie quotidienne en termes de temps ?

« Je nage 15h par semaine et 3h de préparation physique en général. Avec mon emploi de temps aménagé je suis bien chargé. Je fais en plus environ 4h00 d’activités physiques en dehors de la natation, comme le ski, le vélo… »

Ta devise ?

« Je n’en ai pas spécialement, mais je dis toujours de se faire plaisir même si c’est dur et aller le plus loin possible ! »

As-tu un modèle de sportif/tive qui t’inspire ?

« Depuis toute petite, je me suis toujours inspirée d’un nageur : Cyril Missonnier, c’est un nageur qui a fait les Deaflympics 2013 à Sofia (Bulgarie), il s’est présenté à moi et il m’a expliqué comment fonctionne les jeux des sourds. Il était un modèle pour moi et c’est devenu un rêve pour moi de suivre son parcours. Aujourd’hui je m’inspire de certains nageurs valides français comme Laure Manaudou (pour ses nages de demi-fond). »

Quelles sont tes activités extra-sportives ? Tes Passions ?

« J’aime lire des mangas, jouer aux jeux de société avec ma famille, mes amis, j’aime courir avec mes frères et mon chien Sky, faire de la randonnée (voir même en plusieurs jours), du ski, du vélo, regarder des films et surtout bricoler. J’ai créé « Sourdeaf Starter » qui possède une colonne 4 lumières. Il permet pour nous, les sourds, d’avoir les différentes étapes avant le flash blanc (Start Swim Timing) qui est le top départ. Pour moi en tant que capitaine de Natation Sourd au Brésil, le but était de partager mon expérience, de montrer aux autres français Sourds qu’il existe différentes étapes symbolisées par des lumières avant de plonger. Cela permet également d’être à l’aise, prendre des habitudes pour les compétitions internationales à venir. Mon système est compatible avec le système international Paralympique & Olympique (Swiss Timing), alors que pour celui du Brésil cela n’est pas le cas. De plus, c’est fabriqué en France. »

Une discipline à laquelle tu pourrais t’essayer ?

« Actuellement je fais du Para triathlon pendant les grandes vacances et pourquoi pas un jour du Para biathlon car j’aime bien la neige et les tirs. »

À SAVOIR

Actuellement en Bac Pro Métiers du Commerce et de la Vente, Manon HAAB suit un programme aménagé pour associer la pratique de son sport en même temps que ses études. C’est à l’âge de 4 ans qu’une surdité légère est confirmé pour Manon après des signes de retard de langage décelés par ses parents. D’année en année, la licenciée du Cercle des Nageurs de Bellegarde sur Valserine a perdu son audition jusqu’à une surdité profonde. Après la pose d’implants cochléaire, pour récupérer une meilleure audition, Manon et son entourage découvre qu’elle est porteuse d’une maladie génétique : le syndrome d’Usher. Un syndrome qui touche l’audition et la vue de trois façons différentes. Si Manon est particulièrement touchée sur l’audition, la vue de cette jeune sportive reste parfaite. Rien ne dit, qu’à l’avenir, les yeux de Manon ne seront pas touchés, mais elle reste concentrée sur ses objectifs. Avec quelques titres de championne de France, Manon a encore beaucoup de chose à découvrir sur le circuit international.