Les Jeux Paralympiques de Tokyo, reportés à l’été 2021 (24 août au 5 septembre) seront l’occasion de réunir, une fois encore, des champions chevronnés, rompus aux podiums et des sportifs en quête de découverte paralympique. L’athlète Pierre Fairbank, huit médailles en cinq participations aux Jeux, le cycliste Alexandre Léauté, 20 ans, qui va vivre sa première aventure paralympique, en passant par les rugbymen, Jonathan Hivernat et Sébastien Verdin, de nombreux sportifs racontent en quoi les liens intergénérationnels sont réciproquement déterminants.
Le conseil ne remplace jamais l’expérience vécue. Mais un conseil peut transformer une aventure. « C’est l’un des messages que l’on transmet aux plus jeunes », assure le nageur David Smétanine, 46 ans, quatre Jeux et neuf médailles paralympiques au compteur. « Je me souviens avoir perdu pas mal d’énergie, avoir été un peu trop spectateur en raison du public et de l’ambiance à Athènes, en 2004 ». Une leçon dont il a tiré profit pour remporter deux titres à Pékin, quatre ans plus tard. Il la partage volontiers avec Florent Marais, Ugo Didier, la relève de la natation et d’autres sportifs, en passe de vivre leurs premiers Jeux à Tokyo, l’été prochain.
L’efficacité de la transmission repose sur l’envie des uns à partager et celle des autres à recevoir. « Je peux évoquer un point technique, un ressenti ou une spécificité liée à l’organisation des Jeux », pointe l’escrimeur Romain Noble, 40 ans et médaillé aux Jeux de Londres et de Rio en 2012 et 2016. « Mais tout ne se raconte pas parce que l’expérience est personnelle. Les jeunes doivent découvrir certaines choses par eux-mêmes ». De son côté, Frédéric Villeroux, capitaine de l’équipe de France de cécifoot, qualifiée à Tokyo, précise qu’il exprime et transmet « tout ce qui l’a fait progresser plus vite », sans jamais verser dans l’assistanat.
Pour bien vivre la magie des Jeux, enivrante et étourdissante, capable de transcender comme de tétaniser, posséder quelques clés s’avère essentiel. Capitaine de l’équipe de France de rugby fauteuil, Jonathan Hivernat, 29 ans, va disputer ses troisièmes Jeux Paralympiques. « Contrairement à Londres (8e) et à Rio (7e), la médaille est un objectif accessible », affirme le Toulousain. « Mais il faut se laisser un ou deux jours pour profiter de cette magie, avant d’entrer dans une bulle pour aller chercher un résultat. »
Favoriser les liens intergénérationnels
La Fédération Française Handisport mesure l’importance du partage dans la construction d’une médaille paralympique. Elle offre les moyens aux plus jeunes de se nourrir des performances de leurs aînés. Des sportifs des collectifs nationaux Jeunes, Relève, U22 et des groupes d’accès à la performance sont fréquemment invités lors des stages des seniors pour une acculturation et une mise en situation plus rapide. Skieurs, escrimeurs, nageurs, joueurs de rugby, pongistes, athlètes rompus aux Jeux, ils évoquent tout ce qui tourne autour de l’événement planétaire. « Il faut se méfier du tourbillon médiatique dans lequel les sportifs médaillés entrent après un podium. Attention aussi à ne pas succomber aux tentations des plats diversifiés du restaurant du village, à celles de vouloir tout voir et tout vivre », note David Smétanine. « J’insiste aussi sur le fait de ne pas gâcher ces minutes qui suivent la victoire. Elles n’appartiennent qu’à nous. À Pékin, quand j’ai gagné ma première médaille d’or, je suis resté quelques instants la tête sous l’eau pour profiter. » La préparation et l’investissement sont abordés. « Être sportif de haut niveau se cultive du lever au coucher », prévient-il. « L’hygiène de vie, l’alimentation, la musculation… Tout compte. Encore plus dans les sports de répétition. Ne rien laisser au hasard aide aussi à ne pas se faire surprendre par le doute le jour J. »
Rédaction : J. Soyer
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