World Grand Prix cécifoot 2024 à Schiltigheim (Alsace)

La Colombie remporte un World Grand Prix de Schiltigheim réussi.

Le Sporting Club de Schiltigheim organisait la troisième édition du World Grand Prix de cécifoot, du 26 mai au 1er juin 2024. Une vraie répétition générale pour l’équipe de France et sept des huit meilleures nations du monde, à seulement deux mois des Jeux paralympiques de Paris 2024 (28 septembre – 8 août). L’événement organisé par le club alsacien, sous l’égide de l’IBSA (la fédération internationale du sport pour déficients visuels), a connu un franc succès malgré une météo assez capricieuse. La Colombie a battu la Chine en finale (1-0). La France, elle, a pris la 6e place.

Il y avait des sourires et de l’émotion samedi 1er juin 2024 au stade de l’Aar à Schiltigheim (Alsace). La troisième édition du World Grand Prix, remporté par la Colombie aux dépens de la Chine (1-0, en finale) s’est soldée sur un nouveau match de haute volée. Pour le plus grand bonheur de l’équipe organisatrice et les bénévoles.

Le tirage des poules des Jeux effectué à cette occasion

Ce World Grand Prix de Schiltigheim bénéficiait, pour la première fois, du label IBSA. La Fédération internationale des sports pour les personnes aveugles et malvoyantes avait ainsi choisi ce rendez-vous pour effectuer le tirage au sort des poules des Jeux paralympiques de Paris. « Ce fut un grand moment. Nous avons effectué ce tirage en présence de nombreuses personnalités françaises et étrangères », glisse Philippe Bettembourg. Une marque de confiance qui témoigne de la dimension prise par cette compétition dans le paysage du cécifoot mondial.

Cette reconnaissance de l’IBSA permettait aux nations présentes de marquer des points pour le classement mondial. Elle n’est aussi sûrement pas étrangère au fait que la Chine, qui se déplace assez rarement, soit de la partie. Une bonne occasion, aussi pour les Chinois, de jauger l’adversité et notamment l’émergence confirmée de la Colombie.

Audio-description, village d’animations…

Malgré la météo capricieuse, le public a tout de même répondu présent. La France a notamment pu compter sur un réel soutien. « Il y avait parfois plus de 600 spectateurs dans les gradins », précise Philippe Bettembourg, qui valorise aussi l’investissement d’une soixantaine de bénévoles pendant cette semaine de compétition. La Turquie a été grandement encouragée. « La communauté turque, assez importante dans le secteur, a mis de très belles ambiances. »

Si une traduction en anglais, aurait permis de diffuser en direct encore plus largement les matches sur les réseaux sociaux, les premiers retours ont été positifs. Le système d’audio-description, via la mise à disposition des casques pour les personnes en situation de déficience visuelle, a, par exemple, été très apprécié. Du spectacle et de l’ambiance, il y en a aussi eu dans le village installé aux abords du stade de l’Aar. Le Sporting Club de Schiltigheim a profité de cette semaine internationale pour mettre en place des actions de sensibilisation auprès de différents publics. Notamment auprès des scolaires de la ville et de Strasbourg. Les animations proposées, mettant en situation de cécité des valides, a suscité l’intérêt de tous.

Cécifoot au féminin. Parallèlement au World Grand Prix masculin, un tableau amical féminin a été mis sur pied. Il a regroupé l’Allemagne, l’Autriche et celle de Schiltigheim emmenée par Mireille Loeffler. Actuellement, il s’agit de la seule formation qui existe en France. Elle regroupe des joueuses venues de Marseille, Nantes, la région parisienne et Lens.

La France continue d’avancer dans l’optique des Jeux paralympiques

Les Bleus de Toussaint Akpweh ont terminé 6e de ce World Grand Prix de Schiltigheim qui s’est tenu du 26 mai au 1er juin 2024. A deux mois tout pile de leur entrée en lice aux Jeux paralympiques de Paris (28 septembre 8 août), Charly Simo, manager en charge de la performance pour la Fédération Française Handisport, salue les progrès affichés par le collectif tricolore. « Comme tout compétiteur, nous sommes venus en conquérants, pour gagner le tournoi mais nous étions conscients que le plus important était de trouver des certitudes dans le jeu, d’essayer les différents joueurs à plusieurs postes afin de déterminer avec quel groupe on relèvera le défi paralympique fin août (on donnera la liste début juillet). »

Le staff de l’équipe de France et son manager estime avoir désormais « quelques certitudes par rapport à certains joueurs sur certains postes. » Tester des formules pour encore mieux créer l’effet de surprise face à des nations dont le projet de jeu est plus lisible et bien identifié.

Une solidité retrouvée

Les Français avaient aussi pour mission de renforcer certains compartiments. Et notamment l’aspect défensif. « Notre péché mignon était de prendre trop buts. En ce sens la courbe de nos résultats parle pour nous », apprécie Charly Simo. « Nous avons commencé la compétition par deux défaites contre la Colombie (0-1) et le Brésil (0-2), avant de réussir à ne plus prendre de but lors des trois derniers matches de ce World Grand Prix. Aujourd’hui, on a la certitude de pouvoir faire face à toute sorte d’adversité. », ajoute-t-il. La France continue donc d’avancer étape par étape. « Il nous fallait retrouver davantage de maîtrise technique. C’est en très bonne voie. Cela se traduit parce cette capacité à préserver notre but tout en étant capable de ressortir assez vite vers l’avant. »

Le secteur offensif, en revanche, peut susciter quelques inquiétudes. Avec un seul but marqué durant la compétition, contre la Turquie (1-0), les Bleus doivent se montrer plus réalistes. « Je ne suis pas inquiet sur ce plan-là », coupe le manager de la FFH. « L’objectif, ici, était d’être plus solides. Pour autant, nous avons eu des coups à jouer offensivement. » La finition constitue en effet la troisième étape de ce projet tricolore. « Les stages qui nous restent à effectuer jusqu’aux Jeux, et notamment le stage terminal, assez long, va nous offrir l’opportunité de travailler ce secteur pour arriver fin prêt à Paris. »

A Paris, aux Jeux paralympiques, où les Bleus affronteront en poule la Chine, le Brésil et la Turquie. « Aucun sentiment ne m’anime particulièrement, même si nous avons tiré le champion paralympique en titre (Le Brésil) et le champion d’Asie, qui a pris la 4e place à Tokyo. Pour aller au bout d’une compétition, il faut être en mesure de challenger toutes les équipes », commente Charly Simo, philosophe.

La France hérite toutefois de la même poule que celle qui lui avait été proposée à Londres en 2012, où elle s’était emparée de la médaille d’argent, derrière le Brésil.

Le parcours de la France.

Poule : France – Colombie : 0-1. France – Brésil : 0-2. France – Thaïlande : 0-0.

Matches de classement 5 à 8 : France – Turquie : 1-0. 5e place : France – Argentine : 0-0 (0-1 tirs au but).

Demi-finales : Colombie – Japon : 2-1. Brésil – Chine : 0-0 (1-2 tab). 3e : place : Brésil – Japon : 1-1 (1-0 tab).

Finale : Colombie – Chine : 1-0.