La Fédération Française handisport (FFH) sera dignement représentée aux Deaflympics 2025, organisés à Tokyo (Japon) du 15 au 26 novembre 2025. Derrière l’athlète Pamera Losange, principale chance de titres, les Bleus tenteront de décrocher entre quatre et six médailles. Marion Sahbani, membre du staff général de la Fédération Française Handisport pour les deaflympics 2025, présente les enjeux, les attentes de la FFH et le profil de cette délégation comptant 33 sportives et sportifs. Pour mémoire, la Team handisport, avec cinq médailles d’or, deux médailles d’argent et une de bronze, avait, largement participé à la 8e place de la délégation tricolore aux derniers Deaflympics. Les Bleus, avaient au total, décroché seize médailles, dont huit en or, en 2022.
Parlez-nous de cette délégation handisport présente aux Deaflympics 2025 ?
La Fédération française Handisport sera représentée sur cinq sports : l’athlétisme, le bowling, le cyclisme, le football et la natation. Il y aura 33 sportives et sportifs (4 femmes et 29 hommes), dont 20 pour l’équipe de football.

Répond-elle à vos attentes ?
Elle répond surtout aux critères des chemins de sélection qui tendent à se rapprocher de l’état d’esprit des critères des Jeux paralympiques. On va vraiment vers le haut niveau. On attend des athlètes investis dans leur projet et performants. Par exemple, sur les sports chronométrés, on prend les performances des derniers championnats de référence et on se positionne comme on le fait pour les sélections aux Jeux paralympiques. On attend donc des temps significatifs. Dans l’ensemble, à part un changement de dernière minute au sein de l’équipe de football, tous les athlètes sélectionnés seront prêts à rivaliser pour obtenir un maximum de médailles.
Quel est le profil de cette délégation ?
Elle combine des sportifs expérimentés, qui comptent plusieurs Deaflympics au compteur, comme le cycliste Paul Servières (Handisport Aveyron) ou encore en bowling avec Ludovic Bartout (AS Legrand Bowling Limoges) mais aussi des jeunes. Je pense notamment à Clément Allegranti (VC Cluses Scionzier) et Louis Gobet (Etoile Sportive Seynod Cyclisme) qui ont tous les deux 18 ans. Tous deux peuvent prétendre à une médaille.
Qui sont les figures de proue ?
Il y a Pamera Losange (Entente Franconville Cesame), en athlétisme mais aussi Ludovic Bartout (AS Legrand Bowling Limoges), en bowling qui a gagné des titres de champions du monde et d’Europe. Paul Servières également en cyclisme, qui aura à cœur de glanés d’autres médailles après celles obtenues au Brésil.
Pouvez-vous nous parler de l’adversité générale ?
J’imagine que l’Ukraine (leader au classement des nations des Deaflympics 2022 avec 138 médailles dont 62 en or) reste forte. Mais le circuit des compétitions dédiées aux athlètes sourds, n’est pas très étoffé. Il n’y a souvent que la compétition de référence dans l’année. Il est donc plus difficile d’avoir une lecture précise des forces en présence. On avance au coup par coup sur les différents championnats. D’une édition à l’autre et d’un championnat à l’autre, pas mal de choses peuvent évoluer.
Comme pour les Jeux paralympiques, la délégation française bénéficie-t-elle d’un stage terminal ?
On n’a pas de stage terminal. Cette année, c’est le Comité paralympique et sportif français qui gère la délégation complète avec six autres fédérations. Après, au niveau de la FFH, nous n’avons pas organisé de regroupement. Il était assez difficile de coordonner les calendriers de chacune des disciplines. En revanche, chaque sport a mis en place un dernier stage, regroupement ou une dernière compétition tous ensemble avant le départ vers Tokyo, programmé au 10 novembre. Le retour est fixé au 28 novembre même si certains sports rentreront avant. Cela est important parce que les athlètes, n’ont pas autant d’aides financières et d’aménagement de temps de travail.

A partir de quand les Deaflympics seraient réussis pour la FFH ?
On espère entre quatre et six médailles, dont deux titres. On misera sur Pamera Losange (sur 100 et 200 m) qui a l’air d’être en forme. On peut espérer des médailles en cyclisme. Toutefois, c’est flou parce qu’il y a des jeunes. En bowling, on peut aussi viser des médailles. Outre Ludovic (Bartout), Charles Pelican (AS Legrand Bowling Limoges) ou encore Noémie Raynaud (AS Legrand Bowling Limoges) sont médaillés européens. Ils peuvent rivaliser même si à l’échelle mondiale, le niveau est assez dense et relevé. Enfin, les footballeurs, médaillés d’argent aux derniers Deaflympics et champions d’Europe en titre, figurent aussi parmi les espoirs de médaille.
L’engouement des Jeux de Paris a-t-il permis de développer les effectifs ?
Non. La recherche de pratiquants est compliquée. Intégrer des jeunes, alors qu’il y a majortairement des adultes dans les clubs, est un travail de longue haleine. On s’appuie sur les instituts spécialisés. Sur nos Jeux nationaux de l’Avenir, il y a aussi une ouverture à ces athlètes. C’est primordial à nos yeux. Il y a une réelle volonté de la FFH de les intégrer. Il existe un vrai enjeu pour bien montrer ce que sont les Deaflympics. Avec le CPSF (Comité paralympique et sportif français) qui chapeaute cette délégation dans son ensemble, on continue notre travail de réprésentation auprès des pouvoirs publics pour que le sport sourd soit reconnu à sa juste valeur. La présence, pour la première fois, dans la délégation extra-sportive, d’un membre de l’Agence Nationale des Sports, et celle d’un membre du ministère des sports vont dans ce sens.